Parsifal a Festival de Bayreuth

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Argument

 

Place, terres et château de Montsalvat ; palais magique de Klingsor.

 

Herzeleide, de la maison royale des gardiens du saint Graal, a élevé son fils Parsifal dans une forêt isolée, pour l’empêcher de suivre la même voie que son père, Gamuret, mort prématurément après être parti en quête d’aventures héroïques. Ignorant du monde, Parsifal grandit comme un innocent sans guide. Un jour, ayant vu par hasard un groupe de chevaliers, son amour de l’aventure s'éveille et il implore sa mère de l’autoriser à s’en aller.

 

Acte I

 

Une forêt aux environs du château du Graal situé sur une montagne inaccessible, Gurnemanz attend, entouré de jeunes chevaliers, l'arrivée du Roi Amfortas.

« Amfortas, roi des Chevaliers du Graal et fils de Titurel, leur fondateur qui vit toujours, essaya un jour de tuer le magicien Klingsor à l’aide de la Sainte Lance que gardent les Chevaliers de l’Ordre du Graal en même temps que le Saint Graal lui-même. La Sainte Lance est celle qui infligea la blessure au flanc du Christ sur la croix. Amfortas succomba au charme d’une femme très belle et, tandis qu'il était dans ses bras, Klingsor lui arracha la Sainte Lance et la lui plongea dans le côté. Ainsi fut perdue la Sainte Lance et Amfortas reçut-il une blessure qu'aucun remède ne peut guérir. »

Apparaît Kundry, la folle qui se moqua du Christ sur la croix ; sa présence bien qu'un peu hostile est toujours de bon augure. Accompagnée par les cris des chevaliers, elle se précipite vers Gurnemanz et lui fait don d'une fiole contenant un baume pour le roi que l'on porte au bain afin de tenter d'apaiser ses souffrances.

Gurnemanz leur apprend que Klingsor voulut, un jour, devenir membre des Chevaliers de l’ordre du Graal mais qu'il n'aurait pas pu rester fidèle au vœu de chasteté qu'il aurait dû prononcer. Une fois rejeté par l'Ordre, Klingsor construisit un jardin magique où il installa des femmes d’une grande beauté, toutes appliquées à la perte des Chevaliers du Graal. Amfortas était au nombre de ceux qui succombèrent et cette chute coûta à l'Ordre la perte de la Sainte Lance. Désormais un seul homme peut la reconquérir, « un innocent au cœur pur ».

Un jeune étranger apparaît et, devant tous, abat un cygne qui est un oiseau sacré pour les chevaliers. Un cri de réprobation s’élève. Le jeune homme est rapidement saisi, traîné devant Gurnemanz. Bien que le jeune étranger ne la connaisse pas, c’est Kundry qui raconte son histoire.

Alors que la scène se termine, Gurnemanz propose au nouveau venu, Parsifal, de l’accompagner au château du Graal à Monsalvat. Ils s’éloignent ensemble.

Scène 2

Dans la halle du château, les chevaliers se réunissent. Amfortas est obligé, contre son désir, de faire l'exposition rituelle du Saint Graal qui réveille en lui la douleur causée par la lance. Parsifal est abasourdi par ce spectacle. À la fin de la cérémonie, alors que tous s'en vont, Gurnemanz s'adresse à Parsifal qui avoue ne rien comprendre. Contrarié, Gurnemanz l'expulse alors brutalement du château.

 

Acte II

 

Du haut d'une tour de son château, Klingsor se tient à côté de ses instruments de magie. Il ordonne à Kundry de séduire Parsifal pour l'amener à sa perte. Mais il aperçoit les chevaliers ainsi que Parsifal, qui s'est joint aux assaillants, accourir vers les murs de la forteresse afin de libérer Kundry. Arrachant une épée à l'un de ses adversaires, Parsifal combat avec tant de courage que la garde de Klingsor s'enfuit.

Klingsor et le château magique s'enfoncent alors sous terre, laissant place à un merveilleux jardin peuplé de superbes filles belles comme des fleurs. Elles entourent Parsifal et se disputent ses faveurs. Kundry apparaît et le touche au cœur en lui annonçant la mort de sa mère. Elle lui donne un baiser passionné mais ce baiser lui révèle brusquement la vérité et il la repousse.

Cette attitude laisse Kundry face à un véritable dilemme, car bien que Parsifal soit l'homme qui doit lui apporter le salut, elle le voit encore comme sa proie légitime. Elle lui propose alors un compromis : que Parsifal lui donne un baiser seulement et le péché qui l'a poursuivie sans cesse depuis la mort du Christ (elle avait ri de ses tourments) sera lavé. Le jeune homme refuse, car ce geste les condamnerait tous deux à la damnation éternelle.

À la fin, désespérée, Kundry appelle Klingsor à l'aide. Le magicien apparaît, brandissant la Sainte Lance. Il la jette brusquement, mais l'arme s'arrête miraculeusement dans les airs, à la portée de Parsifal. Celui-ci s'en empare et fait le signe de croix. En un instant, le château de Klingsor tombe en ruines et le jardin merveilleux se transforme en désert aride.

 

Acte III

 

Un bois dans la gloire du printemps, des fleurs, un puits et la hutte d’un ermite.

Parsifal, après avoir erré pendant des années, a appris la sagesse et se dirige une fois de plus vers le château du Graal. Gurnemanz vit dans le bois, au pied du château. Ayant trouvé Kundry, il vient de l’éveiller d’un long sommeil magique et la prend à son service. Gurnemanz, comme les autres chevaliers, est devenu vieux, car Amfortas n’a pas présenté le Graal, qui redonne la jeunesse, depuis le départ de Parsifal.

Quand il voit la Lance Sacrée dans les mains de Parsifal, il reconnaît avec enthousiasme l'« innocent au cœur pur ». C’est le Vendredi Saint, Kundry lave les pieds de Parsifal pour qu’il puisse entrer dans la forteresse propre et pur tandis que Gurnemanz lui baigne les cheveux. Parsifal baptise Kundry comme chrétienne. Tous trois entrent dans le château comme à l’acte I.

Scène 2

Les chevaliers se sont rassemblés pour enterrer Titurel et demander à Amfortas de pratiquer la cérémonie de présentation du Graal. Ce dernier refuse et demande qu’on l’achève. Mais Parsifal, entrant, saisit la Sainte Lance et guérit la blessure en l'effleurant de la pointe de la Sainte Lance. Les chevaliers acclament Parsifal qui s'agenouille, absorbé dans une prière. La lumière resplendit, le Graal s'embrase et une colombe descend de la coupole au-dessus de Parsifal. Kundry, repentante, tombe à terre et meurt.

Programme et distribution

Festival de Bayreuth 2018

Festival de Bayreuth

Bayreuther Festspiele Festival de Bayreuth
Palais des festivals de Bayreuth.
Lieu Bayreuth
Coordonnées 49° 57′ 34″ Nord 11° 34′ 46″ Est  
Période juillet et août
Date de création 1876
Statut juridique Société à responsabilité limitée
Direction Eva Wagner-Pasquier et Katharina Wagner
Site web www.bayreuther-festspiele.de


 

Le festival de Bayreuth (Bayreuther Festspiele) est un festival d'opéra fondé en 1876 par Richard Wagner et consacré à l'exécution de ses dix principaux opéras. Il se tient chaque été au Palais des festivals (Festspielhaus) de Bayreuth, en Bavière, un théâtre conçu par Wagner pour pouvoir réaliser sa conception particulière de l'ouvrage lyrique comme « œuvre d'art totale »1.

Il s'agit de l'un des festivals de musique classique les plus prestigieux au monde, qui attire chaque année sur la « Colline verte » (appelée aussi « Colline sacrée » par les wagnérophiles français2), des passionnés dont beaucoup ont dû parfois attendre jusqu'à onze années pour obtenir des places, la demande étant plus de dix fois supérieure à l'offre. Ce succès, qui pourrait paraître surprenant pour un festival n'ayant à son répertoire que dix opéras inlassablement remis sur le métier, s'explique par le très haut niveau des partitions et des interprètes (chanteurs, chœurs et instrumentistes), une complexité et une richesse philosophique des livrets qui permettent une grande créativité et une diversité des mises en scène3 (voir ci-dessous L'atelier Bayreuth), le scandale qui a accompagné certaines productions des trois dernières décennies, le prestige d'un lieu conçu par Wagner lui-même, la véritable passion (qui confine parfois au fanatisme) dont son œuvre est l'objet, le contexte historique (Louis II de Bavière) et l'existence dans de nombreuses villes à travers le monde, de cercles wagnérophiles, fervents et actifs soutiens du Festival dès l'origine4.

Le festival a le quasi-monopole de la billetterie et seules deux ou trois représentations à guichets fermés, données une heure avant le début habituel des opéras (16 heures ou 18 heures), sont réservées aux tour-operateurs musicaux, qui amènent leurs clients en car le jour même de la représentation et repartent après cette dernière.

Bayreuth au début du XXIe siècle

Conférence de Wolfgang Wagner dans la fosse du festspielhaus en 2004.
Katharina et Eva Wagner en 2009.

Avant chaque représentation, le festivalier s'installe à l'hôtel mais le vrai wagnerophile loge chez l'habitant, effectue un pèlerinage le matin à la Wahnfried, la maison de Wagner, puis s'habille (smoking ou robe de soirée) et se rend l'après-midi (les réprésentations commencent en effet dès ce moment de la journée), au palais des festivals, gravissant à genoux la « Colline verte » puis attendant quelques minutes avant l'entrée que la fanfare des cuivres joue les thèmes principaux de l'œuvre et que les « blaue Mädchen » (les « filles en bleu », c'est-à-dire les ouvreuses) les placent dans la salle de spectacle5.

Jusqu'au 1er septembre 2008, le Festival est dirigé par Wolfgang Wagner, petit-fils du compositeur, maintenu à son poste bien que le conseil d'administration de la Richard-Wagner-Siftung ait en 2001 élu sa fille Eva Wagner-Pasquier pour lui succéder à partir de 2002 ; Wolfgang Wagner rejette cette élection, provoquant le retrait d'Eva, et entend transmettre la direction à sa femme Gudrun et leur fille Katharina. Nike Wagner, fille de Wieland, fait également acte de candidature. La possibilité qu'un non-Wagner accède à la tête du Festival est également évoquée.

Le 1er septembre 2008, le conseil d'administration décide de confier la direction du Festival conjointement à Eva Wagner-Pasquier et Katharina Wagner.

Une nouvelle production de la tétralogie L'Anneau du Nibelung est créée tous les cinq à sept ans, après une année sans tétralogie ; la dernière (par Tankred Dorst) vient d'être présentée à l'été 2006. 2013 verra l'apparition d'une nouvelle production de la tétralogie créé par Frank Castorf. Parmi les six autres opéras au répertoire, trois sont programmés les années de tétralogie, et cinq les années sans tétralogie.

En juillet 2007, Katharina Wagner a présenté une mise en scène des Maîtres Chanteurs qui a provoqué la colère d'une partie du public. Cette mise en scène renverse l'approche habituelle et fait de Beckmesser un artiste d'avant-garde tandis que Sachs et Walther se retrouvent dans le camp des conservateurs. Cette approche est fondée sur une analyse de la partition par le musicologue Gerd Rienäcker (pour lui, le rôle de Beckmesser "contient des innovations musicales frappantes" qui annoncent Berg et Stravinski) et du livret par le compositeur Ernest Bloch qui voit dans le détournement du texte de Sachs "quelque chose comme la naissance de Dada".
Selon le journal Le Point du 25 juillet 2012, « depuis plusieurs années, Bayreuth semble avoir perdu de son éclat » et « pour certains, la responsabilité du déclin incombe aux filles de Wolfgang » chargées de la direction du festival depuis 20089.

Le Festival maintient sans difficulté son succès : en 2012, il y a environ cinq cent mille demandes pour les cinquante-huit mille places mises en vente chaque été, soit plus de huit demandes par place. Le Kartenbüro (bureau des billets) attribue les places selon un système de liste d'attente, avec toutefois une priorité pour les membres de certains cercles wagnériens et les mécènes. Le temps d'attente peut varier entre cinq et onze ans selon l'ancienneté de la production et selon l'opéra concerné.

Événements associés